L’enquêteur du procureur déniche sur le portable de Nafissatou Diallo de curieux numéros provenant d’une prison d’Arizona.
Mais comment fait-elle pour avoir des factures de téléphone pareilles ?» Le détective D., ancien flic du NYPD, est un des enquêteurs chocs de Cyrus Vance Jr, le procureur de Manhattan. Un job en or, très prestigieux, qui lui permet d’ajouter à sa retraite de policier un salaire rondelet. Son bureau est situé dans le saint des saints, au huitième étage de l’immeuble Art déco du 1 Hogan Place, où siège le «district attorney». Dans les premiers jours de juin, le détective D. reçoit une mission qui paraît plutôt simple : vérifier les factures de portable de la plaignante. Simple contrôle de routine, pense-t-il, car il sait que le procureur considère la jeune Guinéenne de 32 ans comme une «victime idéale», musulmane pratiquante, traumatisée par l’agression sexuelle. Un par un, il appelle les opérateurs téléphoniques américains pour leur demander s’ils ont, dans leur fichier clientèle, une certaine Nafissatou Diallo habitant au 1040 Gerard Avenue, The Bronx, Etat de New York. Première surprise : cinq compagnies répondent positivement. Jusque-là, Nafissatou avait déclaré n’avoir qu’un seul portable. Que fait-elle avec cinq mobiles ? Mais c’est surtout le montant des factures qui frappe l’enquêteur. Il constate que la plaignante, qui dispose pour vivre avec sa fille d’un salaire mensuel à peine supérieur à 2 000 dollars, dépense en téléphone plusieurs centaines de dollars par mois. «Je ne comprenais plus rien, rapporte-t-il. Comment cette femme, qui affirmait ne connaître personne aux Etats-Unis, pouvait-elle passer des heures à converser avec des interlocuteurs en Pennsylvanie ou en Géorgie ? Ça ne collait pas du tout avec l’image que nous avions d’elle.»
[…]
Par Olivier O’Mahony pour parismatch.com
En savoir plus :