Cybercriminalité : les entreprises de plus en plus vulnérables …
A l’ère du digital, il est possible d’infiltrer une centrale nucléaire iranienne, de faire tomber le site d’un conseil général, de pirater la carte bancaire du chef de l’Etat ou de pénétrer la forteresse informatique de Bercy. L’entreprise, de plus en plus dépendante du numérique, est aussi plus vulnérable. Florilège.
Le compte Twitter d’Obama piraté, des centaines d’euros prélevés sur le compte bancaire de Nicolas Sarkozy… Les chefs de l’Etat eux-mêmes ne sont pas à l’abri. Pas plus que les institutions. L’hiver dernier, une pièce jointe dans un e-mail a suffi pour infiltrer 150 ordinateurs de Bercy permettant à des pirates de se procurer des dossiers sur la présidence française du G20. Les antivirus n’avaient rien signalé. Attaqué, en mai 2011, le réseau PlayStation Network de Sony (qui permet d’acheter en ligne des films, des jeux et de la musique avec une console PS3) avait dû fermer quelques jours en avril au grand dam de ses 75 millions d’utilisateurs quotidiens. Sony n’excluant pas « que les données bancaires aient été dérobées ». 93 000 comptes d’utilisateurs du géant japonais de l’électronique ont à nouveau été piratés début octobre.
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Et se démocratisent…
Graines de pirates
Plus besoin d’être un ingénieur en informatique comme il y a un quart de siècle pour s’instaurer hacker. La culture du contournement est devenue très populaire. Dès la cour de récréation, en réalité. « Vous savez ce qu’est une carte R4 ? Sa vente est licite – pour les consoles de jeu DS – mais certains de ses usages le sont moins, révèle Nicolas Arpagian, qui dirige le cycle « Sécurité numérique » à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ). Les enfants s’en servent pour débrider des jeux vidéo ou en pirater. »
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Ce patron de PME s’étonne que le distributeur automatique de confiseries de sa boîte soit si souvent vide… Des salariés indélicats avaient reprogrammé le système de la machine : tous les produits vendus l’étaient à zéro euro aux heures de bureau ! Le piratage informatique est devenu un sport populaire. Mais, pratiqué par des pros, il peut vite devenir très menaçant.
Attaques de zombies
Le phénomène des « botnets » a pris de l’ampleur en 2010, selon le Clusif (Club de la sécurité de l’information français). Pour quelques centaines d’euros, ces petits programmes installés sur des milliers d’ordinateurs peuvent les transformer en « zombies ». Les objectifs d’une attaque par botnets sont vastes : relayer du spam pour du commerce illégal, infecter d’autres machines, paralyser le trafic, voler des données personnelles et bancaires…
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Par Étienne Gless pour lentreprise.lexpress.fr
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