Borey Sok, 26 ans, facture ses services 80.000 euros l’année. Il est community manager (CM) free-lance. Son job se situe quelque part entre VRP, animateur de colos, évangéliste et conseiller marketing en ligne. Borey Sok fédère les internautes autour des marques ou produits de ses clients. Pour cela, il fait beaucoup de veille avant d’investir les forums, les blogs, les sites et les réseaux sociaux (Viadeo, Facebook, Twitter ou Myspace). Hors ligne, il invite des blogueurs « influents » à des soirées spéciales. Parmi les annonceurs qui ont pris contact avec lui, le manager cite des marques de luxe, des opérateurs télécoms ou des acteurs du monde de la musique. Il est aussi allé à la rencontre des compagnies d’assurances, « très réceptives ».
Sur Internet, les marques ont peur. Elles peinent à contrôler leur image. Selon la dernière étude Ipsos, plus d’un tiers des Internautes français se fient aux blogs pour leurs achats. Or, les commentaires des internautes ne sont pas toujours chaleureux, certains peuvent être assassins. Pour limiter les dégâts d’image, les annonceurs embauchent à tour de bras des community managers. « Les blogs sont une fantastique caisse de résonance », explique Xavier des Horts, directeur de la communication de Nokia. Le groupe vient de créer une cellule « Médias Sociaux « , qui compte quatre CM.
1000 euros les deux jours
« Le métier est très récent, il est difficile à définir« , prévient Cathy Vauchelles, CM pour l’agence Mode d’emploi. Une chose est sûre, les community managers sont accros à la Toile. « J’ai eu mon premier ordinateur à 11 ans », reconnaît-elle. Les CM ont souvent entre 20 et 25 ans et sortent d’écoles de commerce (marketing) ou de journalisme. La plupart du temps, ce sont d’anciens blogueurs: « Cela permet d’être mieux accepté par les communautés. Le plus important, c’est le relationnel », explique-t-elle. Et d’ajouter: « Il faut maîtriser l’art du mail, de la formule et avoir l’esprit de synthèse. » Tandis qu’Anne-Claire Cordoniou, CM d’une grande marque de cosmétiques, met en avant la psychologie et quelques compétences techniques.
En France, il n’existe pas de cursus, mais des formations très courtes, qui coûtent 1000 euros pour deux jours. Matthieu Chereau, 30 ans, cofondateur de Yeasty Mobs, un centre de formation, est sur le créneau: « Les marques s’y mettent et il reste encore plein de domaines non exploités. Nous sommes en contact avec le musée du Louvre. Il sera bientôt possible d’être CM dans la culture ou les ONG. » Dans l’information et les partis politiques, c’est déjà possible. Cedric Deniaud, spécialiste du web et blogueur, a récemment été recruté par l’UMP, en tant que « social media strategist ». Son rôle: délivrer aux Internautes un message cohérent sur tous les supports. Gare au revers de baton. Les internautes sont de plus en plus …
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