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Un détective privé continue de travailler sur l’affaire Omar Raddad …
Invité sur l’actuel tournage du film adapté de l’affaire Omar Raddad, le détective privé enquête encore.
[…] Le film en cours de tournage sur la vie d’Omar Raddad gracié mais toujours coupable, aux yeux de la justice, du meurtre de Ghislaine Maréchal en 1991, servira à sa réhabilitation. Détective privé à Chalon, Roger-Marc Moreau s’en défend, mais il est un peu la «star» des détectives privés en France. Maître Verges le qualifie «d’excellent». Normal, ce ténor du barreau a fait appel au Chalonnais en 1994 dans l’affaire d’Omar Raddad. Le privé, féru de la contre-enquête pénale, fait de la traque des erreurs judiciaires sa spécialité. Et la très médiatique affaire avec la fameuse inscription écrite en lettres de sang « Omar m’a tuer » propulse sur la scène celui qui exerce un métier sur le fil du rasoir.
Enquête sur l’entourage éloigné de la victime
En 2001, après sept ans de prison, l’ancien jardinier Omar Raddad compte sur les services de Roger-Marc Moreau qui porte ses investigations sur l’entourage éloigné de la victime. Et sur les nouvelles empreintes ADN, puisque les techniques scientifiques ont évolué depuis le premier procès en 1994 où Omar Raddad est condamné à 18 ans de prison pour le meurtre de sa patronne. Ses défenseurs estiment qu’un nouvel espoir de résolution de cette affaire existe, grâce à la création du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). En effet, deux ADN suspects retrouvés sur les lieux du crime et non identifiés y ont été ajoutés en 2008. Deux empreintes mélangées au sang de la victime, mais personne n’a demandé leur inscription dans le FNAEG. « On n’accepte pas que ces ADN n’y soient pas enregistrées », réagit Roger-Marc Moreau. « On continue de travailler sur cette affaire, on ne lâche pas et puis quand on connaît Omar, on a vraiment envie de l’aider. Il est d’une très grande fragilité mais reste déterminé à être réhabilité ».
« Le film est très fidèle à la réalité »
[…]« Je veux voir aboutir cette affaire, insiste le détective qui se satisfait « en attendant les actes », de la récente réaction de la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie à propos de l’affaire Raddad, alors que Rachida Dati est restée silencieuse aux demandes de révision du procès.
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Par Emmanuelle Bouland
Détective et contre-enquête …
Omar Raddad veut «être réhabilité»
Son avocate demande l’ouverture d’une information judiciaire afin de comparer les ADN mêlés au sang de Ghislaine Marchal au Fichier des empreintes génétiques. En cas de résultats probants, la Commission de révision pourrait être sollicitée.
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La Commission de révision ne jugera la requête d’Omar Raddad recevable que s’il peut prouver qu’il dispose «d’un fait nouveau, inconnu du tribunal au moment du jugement initial». Si la Commission estime que les résultats de cette analyse d’ADN font «naître un doute sur la culpabilité du condamné», la requête sera transmise à la Cour de révision, qui statuera sur l’opportunité d’un nouveau procès. Suite à une contre-enquête du détective Roger-Marc Moreau, la défense de l’ex-jardinier marocain est persuadée de trouver dans ces traces d’ADN des indices mettant en cause d’autres suspects. «Nous croyons savoir à qui ces ADN appartiennent, à des gens qui ont déjà commis des délits et des crimes, et qui sont dans le fichier», confirme le détective, cryptique, au Journal du Dimanche.
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Pour Omar Raddad, faire éclater son innocence est vital. «J’ai été gracié mais je n’ai pas été innocenté», a-t-il confié au Journal du Dimanche, sa première interview depuis 2008. «Je suis libre physiquement mais, dans ma tête, je suis toujours en prison. Je n’arrive pas à tourner le page. Quand j’aurai la vérité, j’aurai tout», explique l’ancien jardinier, auquel «la médecine du travail a interdit de travailler». Omar Raddad dit avoir son idée sur «les personnes derrière ce crime», mais il n’a «pas le droit de le dire». L’affaire devrait refaire les titres de l’actualité avec la sortie en 2011 du film Omar m’a tuer du réalisateur Roschdy Zem.
Par Constance Jamet, Lefigaro.fr