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Dans Newsweek : "Un espion qui tient dans la main"

Posté par Arnaud Pelletier le 12 juin 2009

NOUVELOBS.COM

Il est désormais possible de télécharger par connexion sans fil dans n’importe téléphone mobile un programme permettant de le mettre sur écoute. Cet article a été publié dans Newsweek, le 8 juin 2009.

Les logiciels d’espionnage prospèrent sur iPhone, BlackBerry et autres "smart phones" (Reuters) 

Les logiciels d’espionnage prospèrent sur iPhone, BlackBerry et autres « smart phones » (Reuters)

Ne parlez pas : votre téléphone mobile vous écoute peut-être secrètement. Grâce à de récents développements dans le domaine des logiciels de « spyphone », ou espionnage téléphonique, un barbouze improvisé peut aujourd’hui télécharger par connexion sans fil dans n’importe téléphone mobile un programme permettant de le mettre sur écoute. Ces logiciels sont peu coûteux, et le transfert ne requiert aucune formation particulière. L’apprenti espion doit pouvoir accéder à votre téléphone afin de presser les touches autorisant le téléchargement, ce qui ne prendra que quelques minutes — autant environ que de télécharger une sonnerie.
Cette nouvelle génération, plus simple d’emploi, de logiciels d’espionnage sur mobile est depuis l’an dernier disponible à grande échelle — et ouvre des possibilités stupéfiantes. Les derniers logiciels peuvent discrètement activer le microphone intégré de l’appareil, quand bien même aucun appel n’est passé, ce qui permet à un espion d’écouter ce qui se dit dans une pièce se trouvant à l’autre bout du monde. La cible n’en saura pas plus : les données transmises en secret n’apparaissent ni sur les listes d’appels ni sur les factures téléphoniques.

Plus de 200 entreprises vendent des logiciels d’espionnage téléphonique en ligne, pour aussi peu que 50 dollars (quelques logiciels coûtent plus de 300 dollars). Les éditeurs sont réticents à rendre publics leurs chiffres de ventes. Mais de l’avis de certains experts — enquêteurs privés ou consultants en lutte anti-écoute, sécurité informatique et étude du marché des télécommunications — un nombre surprenant de gens utilise un mobile détourné, généralement par un conjoint, amant, parent ou collègue de travail. De nombreux employés, selon les experts, espèrent mettre à jour les manœuvres malhonnêtes d’un chef, avant d’en alerter anonymement le patron. Max Maielllaro, qui dirige Agata Christie Investigation, une firme d’enquêtes privées de Milan, estime que 3 % des mobiles en France et en Allemagne sont sur écoute, et 5 % environ pour la Grèce, l’Italie, la Roumaine et l’Espagne. James Atkinson, expert en espionnage téléphonique auprès du Granite Island Group, une entreprise de consultants en sécurité de Gloucester, Massachusetts, estime à 3 % la proportion de téléphones sur écoute aux Etats-Unis (ces estimations ne prennent pas en compte les écoutes ordonnées par le gouvernement). Quand bien même les chiffres seraient surévalués, il apparaît clairement que des citoyens habituellement respectueux de la loi n’hésitent pas à transgresser la loi sur le respect de la vie privée.

Si les logiciels d’espionnage prospèrent sur iPhone, BlackBerry et autres « smart phones », c’est qu’ils offrent une abondante puissance de calcul. Aux Etats-Unis, la généralisation des réseaux GSM, plus vulnérables que les technologies précédentes, a également développé le réservoir des victimes potentielles. Développé pour les services officiels, un de ces logiciels d’espionnage accompagne un texto et s’installe automatiquement sur le téléphone de la victime à son ouverture, selon un développeur italien qui a requis l’anonymat. On s’inquiète de voir le logiciel se retrouver entre les mains de criminels.
Cette situation difficile est en partie le résultat de la décision d’Apple, Microsoft et Research In Motion (constructeur du BlackBerry) d’ouvrir leurs téléphones aux développeurs d’application indépendants, ouvrant ainsi la porte aux « spyware ». Antivirus et autres logiciels de sécurité conçus pour les ordinateurs requièrent trop de puissance de calcul, même pour un « smart phone ». Bien qu’il existe des logiciels de sécurité adaptés aux téléphones, globalement, leurs utilisateurs n’ont pas encore réalisé l’importance de la menace. Si la vogue de l’espionnage continue de se répandre, cela pourrait changer très vite.

Par Benjamin Sutherland

Traduction française de David Korn

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/medias/multimedia/20090612.OBS0337/dans_newsweek__un_espion_qui_tient_dans_la_main.html



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