Les salariés espions ne risquent quasiment rien …
L’affaire d’espionnage industriel chez Renault n’est pas un cas isolé.
Franck Bulinge, professeur et expert de l’intelligence économiqueà l’ISC Paris, explique les techniques couramment utilisées par les entreprises pour surveiller, voire espionner la concurrence.
Capital.fr : Cette affaire d’espionnage industriel vous surprend-elle ?
Franck Bulinge: Pas vraiment. L’espionnage industriel est une pratique courante. Dans la compétition effrénée que se livrent aujourd’hui les entreprises, il n’est donc pas étonnant de voir ces pratiques se multiplier. Pour autant, il ne faut pas voir des espions partout ! Dans l’affaire Renault, il vaut mieux garder la tête froide et ne pas accuser des personnes ou des Etats à tort et à travers.
Capital.fr : Comment les entreprises font-elles pour surveiller la concurrence?
Franck Bulinge : La plupart des grands groupes disposent de services de veille technologique. C’est une démarche légitime et naturelle. En général, les méthodes utilisées sont légales et consistent à collecter les informations disponibles dans la presse, sur internet ou dans les bases de données.
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Capital.fr : Visiblement, il existe des méthodes plus douteuses…
Franck Bulinge : Effectivement, comme celle qui consiste à organiser de faux entretiens d’embauche. On peut alors parler véritablement parler d’espionnage. Certains dirigeants vont plus loin et sont prêts à faire appel à des « officines » spécialisées.
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Début décembre, le P-DG de la compagnie China Eastern Airlines a surpris trois espions en train de fouiller sa chambre d’hôtel à Toulouse, alors qu’il dirigeait une délégation chinoise chez Airbus.
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Capital.fr : Les entreprises françaises sont-elles suffisamment protégées ?
Franck Bulinge : Les PME-PMI sont les plus vulnérables.
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Capital.fr : Comment peuvent-elles lutter efficacement contre l’espionnage industriel ?
Franck Bulinge :
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Capital.fr : Une réglementation plus draconienne est-elle nécessaire ?
Franck Bulinge : Actuellement, les salariés ne risquent quasiment rien.
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Par Sandrine Chauvin pour Capital.fr
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