Dans la peau de Sophie, « détective privée » …
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Forcément, avec cette silhouette gracile, son (petit) mètre 60 et son sourire discret, on l’aurait plus volontiers imaginée danseuse. Non, à 27 ans, Sophie est… détective. Enfin… agent de recherches privées. « Un choix », prévient-elle immédiatement. Son quotidien : filatures, planques, des journées et des nuits en voiture, les autoroutes qui défilent, les villes inconnues où il faut trouver son chemin…
« Je me régale, c’est une véritable passion ! », ajoute-t-elle avant même que la question ne soit posée. Après de brillantes études de droit à Aix, un Master en droit privé, puis deux années comme assistante de justice à la cour d’appel, elle réalise : « Magistrat, ce n’était pas pour moi ! » Un oncle policier devenu détective, beaucoup de curiosité naturelle et l’envie d’une vie hors des sentiers battus… et ce sera l’Institut de formation des agents de recherche, à Montpellier, puis un poste au groupe Abbei, basé à Nîmes mais qui rayonne bien au-delà.
« Dans ma famille, ils connaissaient un peu le métier mais mon choix les a quand même surpris. Reste qu’aujourd’hui, ils voient que je m’épanouis. Je fais à la fois du droit et du travail de terrain, j’ai trouvé ma place et mon identité. » Pourtant, ce n’est pas simple tous les jours : « On sait quand etoù une mission commence. Pour le reste… ».
Sa dernière filature, débutée à Montpellier, l’a conduite à Deauville. Le métier, célèbre mais mal connu, comporte deux volets principaux. La recherche à caractère professionnel : arrêts maladie abusifs, vol de marchandises, concurrence déloyale, espionnage industriel… Et le volet familial : adultère, carences éducatives, recherches de personnes et de débiteurs, surveillance de mineurs par des parents inquiets…
« Cela nécessite à la fois un travail administratif sur le cadastre, les mairies, les réseaux internet… et puis du travail de terrain, fait par la cellule opérationnelle », explique Sophie Mas. Soit le versant le plus passionnant du métier, forcément. « On filoche, on planque dans la rue, on prend des photos, on change de silhouette : mon dressing, c’est le coffre de ma voiture ! Il faut aimer vivre dans son véhicule. Et pour ne pas se faire repérer, on opte moins pour une grosse berline confortable, que pour une voiture passe-partout ! », dit la jeune femme.
Qui aime se prendre au jeu : « L’été dernier, on a été mandaté par un homme qui avait des doutes sur sa compagne. Il m’a dit : ‘Je ne la connais pas vraiment. Soit elle me ment, soit elle est très dangereuse’. J’ai suivi son amie quelques temps et j’ai découvert qu’elle mentait sur tout. Elle s’était même inventé un passé. »
Un travail d’investigation, strictement réglementé en France.
Il y a aussi les parents à rassurer : « Souvent, quand ils s’inquiètent, c’est à juste titre. » Récemment, elle est allée localiser puis chercher une jeune fugueuse, à Valence. « Je sais que je fais jeune, ça aide, pour la surveillance devant les lycées », sourit l’agent. Qui a déjà assimilé tous les aspects de sa profession : « On est là pour écouter, rassurer, conseiller… D’où une disponibilité permanente. »
Le plus compliqué, finalement ? « Annoncer de mauvaises nouvelles, comme confirmer qu’un mari ou une épouse est infidèle. Même si le plus souvent, les gens sont soulagés de le savoir », observe Sophie. Son appareil photo toujours à portée de main, prête à changer de coiffure et de couleur de cheveux, de lunettes, de veste, le portable scotché à l’oreille, elle ne cache pas être avant tout « une grosse bosseuse ».
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Par Sèverine PARDINI pour laprovence.com
En savoir plus :
http://www.laprovence.com/article/region/aix-dans-la-peau-de-sophie-detective-privee
Bon résumé de la vie d’un détective privé ! 🙂