Détective privé, une profession qui reste mal connue du grand public …
Vingt ans. Ce mois-ci, ça fera vingt ans que Didier Vienne s’est installé comme détective privé à Liévin. Une profession, qui, il faut bien le dire, reste encore bien mal connue du grand public. Et même des spécialistes. Sans langue de bois, mais en gardant certains aspects confidentiels, Didier Vienne nous dit tout sur lui et son métier.
On lui dit qu’il nous fait penser à un jeune commissaire de police qui a travaillé à Lens. Il sourit, se demandant sans doute comment il doit le prendre. Voici donc Didier Vienne, 40 ans, dans son costume un peu sévère. En tout cas sérieux. Cet homme né à Auchel a installé ses bureaux de détective privé le 13 mai 1991 dans le centre de Liévin. Ça fera vingt ans tout pile ce mois-ci.
Inspecteur de police
« J’ai passé le bac à 17 ans au lycée Saint-Paul de Lens. J’ai fait un peu d’études de droit. Je me suis planté – à quelques places m’a-t-on dit – au concours d’inspecteur de police. Comme j’étais jeune, on m’a conseillé de le repasser. Mais j’ai décidé de devenir détective privé.
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Tout ça ne nous dit pas ce qu’est un détective privé. Didier Vienne insiste bien que la répartition qui suit est propre à notre secteur. À Paris, c’est différent. « À 60 % je traite des affaires privées c’est-à-dire des problèmes de pensions alimentaires, des fugues, des constats d’adultères, des divorces. Ensuite on a 30 % d’affaires commerciales : des concurrences déloyales, des arrêts maladies intempestifs de salariés, des vols sur des chantiers. » Les 10 % restants seront des affaires criminelles, des problèmes liés à la drogue, etc. Mais ces dossiers-là sont plutôt rares. Ces jours-ci, il a une petite dizaine de dossiers d’adultères « classiques » et deux ou trois affaires commerciales. « Je dois notamment prouver aux prud’hommes que des ouvriers quittent un chantier plus tôt que prévu chaque jour. » Moins attendu, il a été mandaté par des parents. « Ils sont inquiets des fréquentations de leur fils au lycée. » Ils ont peur qu’il bascule dans la drogue. Enfin il y a ces personnes qui sont venues chez lui parce qu’elles reçoivent des appels malveillants avec menaces de mort en prime. « Ce sont quarante à cinquante appels par jour qui proviennent de cabines téléphoniques différentes. Et ça dure depuis des mois.
» On s’étonne que la police n’ait pas été saisie. Ou qu’elle n’ait pas encore trouvé le coupable.
Ça coûte cher de faire appel à un « privé » ? Didier Vienne ne veut pas trop entrer dans les détails sur ce sujet-là. Et puis, « c’est très variable ». Il explique qu’il reçoit d’abord pendant une heure le demandeur. Histoire de bien cerner ce qu’il recherche et de proposer un forfait pour la mission à remplir.
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Une voiture par mois
C’est légal d’espionner des amants ? « Une épouse ou un mari a le droit de faire suivre son conjoint. Quand je reçois le demandeur, je vérifie en premier qu’il est marié à celui ou celle qu’il veut que je suive.
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Revenons à la loi. Didier Vienne démythifie la profession. « Un enquêteur privé n’a pas plus de pouvoirs qu’un simple citoyen mais n’en a pas moins. Je vais jusqu’à la limite de ce qui est légal. » Il explique qu’il bosse en moyenne dix heures par jour. Et à ce tarif-là, il faut aimer le sport et jouer les caméléons. « J’ai déjà fait une filature en short et à vélo. J’ai toujours une tenue de rechange dans ma voiture.
» S’il suit quelqu’un dans un casino, il enfile un smoking. Et pour être sûr de ne pas se faire repérer, il ne roule qu’en voiture de location, qu’il change tous les mois.
Par SÉBASTIEN ROSELÉ pour lavoixdunord.fr
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Très bon résumé de la profession ! et bon anniversaire au passage !