Ces salariés qui détournent les données de leur entreprise ?
Si l’employé a le statut de « salarié » ou équivalent (stagiaire par exemple), il risque tout d’abord une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement pour faute grave ou faute lourde (si une intention de nuire est caractérisée). Cette sanction se fonde en général sur une mauvaise exécution du contrat de travail dont la clause de confidentialité a été violée. Elle peut se baser sur le non-respect de la charte informatique annexée au règlement intérieur ou sur un manquement au devoir de loyauté.
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Indépendamment de ces sanctions, le fait de détourner les informations de son entreprise est constitutif de plusieurs délits pénaux. L’infraction la plus probable, dans l’hypothèse du salarié qui s’est vu remettre des données clients dans le cadre de son contrat de travail et qui les détourne (en les revendant à un tiers), est l’abus de confiance. Ce délit est puni de trois ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende (art. 314-1 du Code pénal).
Dans l’hypothèse où le salarié fournit des informations à un tiers permettant à ce dernier de détourner les mesures de protection ou de sécurité pour se procurer les données ou un autre avantage au préjudice de l’entreprise, il se rend alors coupable d’escroquerie ou de complicité d’escroquerie. Il risque à ce titre cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende (art. 313-1 du Code pénal).
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Par Laurence Neuer, interview de Me Jérémie Courtois pour lepoint.fr
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