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DGSE et renseignement technique via Internet …
« Nos cibles principales aujourd’hui n’utilisent plus le chiffrement gouvernemental ou militaire mais plutôt de la cryptographie grand public, car nous travaillons à 90% sur l’anti-terrorisme« . C’est Bernard Barbier, le Directeur Technique de la DGSE, qui le dit. Il était l’invité de l’ARCSI à l’occasion de l’excellent colloque de l’association de réservistes.
Comment les grandes oreilles de la DGSE abordent-elles alors Internet et son chiffrement grand public facile, souvent gratuit et surtout très efficace ? Pas bille en tête en tout cas. Car la DGSE a beau être dotée d’une conséquente puissance de calcul à faire pâlir le CEA (« nous nous chauffons grâce à notre super-calculateur« , s’amuse Bernard Barbier), ce n’est pas toujours suffisant. « Je pense qu’avec AES 256 nous sommes arrivés à la fin de l’histoire. Nous ne savons pas le casser par une recherche exhaustive des clés« , avoue le Directeur Technique.
La partie est terminée, alors ? Pas vraiment. Car il y a tout un monde entre la qualité intrinsèque de l’algorithme (très bonne) et celle de ses mises en oeuvre, notamment au sein de produits grand public (très variable). « L’implémentation d’un algorithme de chiffrement est délicate et donc souvent ratée : la génération de l’aléa est mal gérée ou bien il existe des canaux auxiliaires, par exemple » précise Bernard Barbier.
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Le renseignement technique a ainsi pris une importance considérable ces dernières années, jusqu’à représenter désormais 80 à 90% de l’activité des services d’après Bernard Barbier, et la France aurait dans le domaine rattrapé son retard au point de « jouer en première division« . Certes, en tant que Directeur Technique, l’homme prêche pour sa paroisse, et il serait un peu rapide de balayer le renseignement opérationnel ou humain. Mais effectivement, comme il l’explique, « il est impossible de se promener dans certaines zones tribales du Pakistan ou d’infiltrer certaines cellules« . Le renseignement technique devient donc central et de ce fait les progrès réalisés en matière de calcul et surtout de corrélation sont probablement significatifs : « notre limitation aujourd’hui c’est la puissance électrique« , observe sans rire Bernard Barbier.
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Par Jerome Saiz pour SecurityVibes.
http://www.securityvibes.com/community/fr/blog/2010/10/01/quand-la-dgse-casse-la-crypto-grand-public
L’intelligence économique, une question de bon sens …
RSSIL : l’intelligence économique, une question de bon sens et d’état d’esprit |
Par Emmanuelle Lamandé |
A l’occasion de la 5ème édition des RSSIL, le commandant Rémy Février, Gendarmerie Nationale, est revenu sur les principaux enjeux de l’intelligence économique, un sujet plus que jamais d’actualité. Il a également rappelé que l’intelligence économique est avant tout une question de bon sens et un état d’esprit. |
A l’heure actuelle, nous sommes dans une nouvelle ère géostratégique, où se développe un capitalisme hyperconcurrentiel et se déploie la société de l’information. Dans ce schéma, la puissance militaire laisse place à la dominance de la puissance économique, métamorphosant par là-même les intérêts de pouvoirs. A l’ère de l’économie de la connaissance, la maîtrise de l’information devient plus que jamais un facteur clé de compétitivité.
L’intelligence économique a pour principal objectif de mobiliser et coordonner les connaissances et compétences, privées et publiques, dans un contexte concurrentiel, afin d’en tirer un avantage économique au profit des entreprises et collectivités. Mais, comme le souligne le Commandant Rémy Février, l’intelligence économique reste avant tout une question de bon sens. L’intelligence économique repose sur un tryptique : En matière de sécurité économique, le diagnostic n’est pas vraiment probant en France. On observe, en effet, une relative passivité face aux tentatives de prise de contrôle d’entreprises sensibles par des fonds d’investissement étrangers, une vulnérabilité des systèmes d’information, un secret économique insuffisamment protégé, ou encore un manque de vigilance face à l’instrumentalisation étrangère des procédures judiciaires. Le risque majeur de telles insuffisances demeure dans l’atteinte à la sécurité nationale et à la compétitivité, d’où une perte d’indépendance nationale et la destruction d’emplois et de richesses. La France ne dispose pas d’une culture claire de l’information[…]
http://www.globalsecuritymag.fr/RSSIL-l-intelligence-economique,20100607,17920.html |