Les 007 du 06 …
par Christophe Alix
L’espionnite via le mobile, c’est très mal mais qu’est-ce que c’est tentant… Dans un récent sondage TNS Sofres pour le compte de l’Association française des opérateurs mobiles (Afom), 80% des personnes interrogées s’offusquaient que l’on puisse espionner les SMS, les messages ou le journal d’appels de ses proches. Ce qui n’empêchait pas plus d’un Français sur quatre (27%) de reconnaître qu’ils avaient déjà cédé à cette peu glorieuse tentation. Le gros souci, c’est que ces apprentis espions risquent d’être de plus en plus tentés. Plus besoin d’attendre que son conjoint soit sous la douche pour fouiller en catimini son mobile. Voici venu le temps de petits logiciels en vente sur la Toile pour quelques centaines d’euros, et parfois moins, qui permettent de surveiller à distance un mobile en écoutant les conversations, interceptant les SMS et les courriels. Avec quelques références en la matière, repérées par le Parisien (du 8 mars) : MM-Pro (300 euros) du suisse Promibs et le pack Spyphone vendu sur Espion-on-Line, un site français basé en Irlande. Installer ces mouchards n’est pas encore totalement un jeu d’enfant, mais il est clair que ces outils hier très onéreux et réservés aux e-007 de l’écoute mobile sont sur la voie d’une démocratisation. Tour d’horizon de ces espions du 06.
Comment ça s’installe ?
Pour pouvoir espionner un mobile, il est indispensable de l’avoir eu en main le temps de lui fourguer le mouchard. Si les services secrets et les polices du monde entier savent comment pirater un mobile à distance, en général avec la collaboration active de l’opérateur, il n’est pas possible pour un particulier d’y parvenir autrement qu’en installant dans la machine un logiciel dont on prendra ensuite soin d’effacer toute trace dans les menus. Cela peut, par exemple, parfaitement se concevoir lorsque c’est l’entreprise qui fournit le téléphone à ses collaborateurs. Conçus pour les smartphones (téléphones intelligents) comme l’iPhone, les Blackberry et plus généralement tous les mobiles disposant d’un minidisque dur (un bon tiers des ventes en France en 2010), ces logiciels nécessitent parfois quelques manipulations un tantinet techniques pour pouvoir fonctionner. Dans le cas des iPhone, il faut d’abord « jailbreaker » (déverrouiller) le mobile afin qu’il puisse accepter le programme. Opération délicate mais que certaines boutiques exécutent facilement moyennant finance. Dans le cas d’autres « environnements » plus ouverts, comme pour les téléphones fonctionnant sous les systèmes Symbian (Nokia) ou Windows Mobile, les protections sont moindres et l’opération moins complexe.
Que peut-on espionner ?
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À qui s’adressent ces logiciels et où les trouve-t-on ?
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Sont-ils légaux ?
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Cette espionnite se limite-t-elle aux mobiles ?
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Paru dans Libération du 16 mars 2010