Le juteux business des logiciels espions …
L’affaire a surpris les geeks ! Pour la première fois, Apple a dû diffuser dans l’urgence une mise à jour de l’iOS de ses iPhone. Motif ? Citizen Lab, un laboratoire de l’université de Toronto, avait découvert trois failles de sécurité dans les logiciels de ses smartphones et tablettes que l’on disait résistants même au FBI.
Tout a commencé avec Ahmed Mansoor, militant des droits de l’homme habitant les Émirats arabes unis. Le 10 août, il reçoit un message qu’il trouve suspect. Il ne l’ouvre pas, mais l’envoie au Canada pour vérification. Résultat : il s’agit d’un logiciel espion, Pegasus, fabriqué par la société israélienne NSO, spécialisée dans les programmes d’espionnage destinés à des gouvernements.
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Le ministère de la Défense, à Tel-Aviv, suit tout cela de très près. Les logiciels produits par NSO sont considérés comme des cyberarmes. Et les ventes ne sont réalisées qu’avec l’accord des autorités israéliennes. Théoriquement, ces produits sont destinés à lutter contre le crime organisé et le terrorisme. Mais, bien entendu, rien n’empêche un gouvernement de les utiliser pour la surveillance de ses opposants. Ainsi, à en croire le New York Times du 25 août, les autorités mexicaines, qui ont acheté Pegasus en 2012 pour 15,5 millions de dollars afin de lutter contre le cartel local des drogues, l’auraient utilisé contre Rafael Cabrera, un journaliste auteur de révélations concernant des conflits d’intérêts au sein de la famille dirigeante mexicaine.
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Par Danièle Kriegel pour lepoint.fr
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