Le gouvernement veut moraliser la sécurité privée …
NANTES – Le « monsieur sécurité privée » du gouvernement va mettre en place une haute autorité pour moraliser et réglementer cette activité mise en cause dans l’affaire d’espionnage secouant Renault.
Délégué interministériel à la sécurité privée depuis septembre 2010, le préfet Jean-Louis Blanchou a la charge de mettre en musique le futur conseil national des activités de sécurité privée (CNAPS) prévu par la loi de sécurité Loppssi II adoptée fin janvier.
Cette haute autorité aura un rôle de régulation, de contrôle ou de sanction d’un secteur qui, selon les estimations, compte plus de 200.000 agents, détectives, vigiles ou salariés de cabinets d’intelligence économique (IE).
En l’attente de l’application concrète de la loi, le préfet rencontre les acteurs de ce secteur en pleine expansion, de plus en plus appelés à assumer des tâches qui, restrictions budgétaires obligent, pouvaient auparavant être les prérogatives des forces de l’ordre.
Jeudi, au congrès du syndicat national des agents de recherche privée (SNARP), représentatif des 1.000 à 1.500 détectives français, Jean-Louis Blanchou, a écouté les acteurs de ce secteur appeler une moralisation de leurs voeux.
C’est le message qu’ont livré devant des syndicalistes de la police, le président du SNARP Jean-Emmanuel Derny et celui de l’Union des entreprises de sécurité (USP) Claude Tarlet, représentant, selon lui, un « vivier de 170.000 salariés » du gardiennage, du transport de fonds ou de la sûreté aéroportuaire.
C’est « un sujet d’actualité« , reconnaît Jean-Emmanuel Derny en référence à l’enquête interne sur l’espionnage à Renault qui a vu la mise en cause d’un privé de l’IE et « jette à nouveau une ombre sur notre profession« .
Ces organisations ne veulent plus voir leurs mandants traités de « barbouzes » et entendent que soient mises au jour les « pratiques déviantes« .
Le CNAPS aura à cet égard des pouvoirs considérables avec une « mission de contrôle » des activités de sécurité privée et « disciplinaire » pouvant aller jusqu’à l’exclusion, a détaillé M. Blanchou.
Il disposera de 200 à 300 « contrôleurs sur le terrain » et sera financé par la profession, à hauteur de 0,5% du chiffre d’affaires des détectives, et du même pourcentage de la masse salariale des grandes entreprises.
« C’est un challenge« , a dit M. Blanchou qui envisage à terme un code de déontologie. Le CNAPS devrait être opérationnel, selon lui, en janvier 2012.
Derrière cette belle unanimité, il y a des inquiétudes: le SNARP estime que les détectives seront exclus de toute activité d’IE pour qui la Loppsi prévoit une place à part. « Ce n’est pas votre créneau principal« , a rétorqué M. Blanchou.
[…]
En savoir plus :
… Une nouvelle partiellement appréciée qui se confirme !
Autant l’entrée des contrôleurs est une bonne chose, attendant mon futur agrément un peu de concurrence déloyale en moins ne fait pas de mal.
Mais que l’erreur de certains tape dans notre porte monnaie ! C’est plus difficilement acceptable.
De plus, la contrepartie serait la bienvenue. Une législation de nos droits et devoirs plus claire, plus détaillée
, plus cohérente et surtout plus adaptée à notre travail.