Intelligence Economique et Business Intelligence
Mondialisation libérale, omniprésente du risque, forte concurrence,.., sont les causes évoquées pour décrire et comprendre la ruée vers les sciences d’aide à la décision. Dans cette nouvelle démarche de mangement plus outillé – en comparaison au management de l’ère Fordienne, l’informatique occupe une place primordiale à travers notamment la Business intelligence, sous-thème ou composante de l‘intelligence économique. Un voyage au cœur de cette dynamique nous permettra de cerner l’imbrication qui existe entre ces deux notions sus-évoquées.
La nouvelle économie ou plus prosaïquement économie à dominante immatérielle s’est développée en marge de la vieille économie. Une nouvelle donne qui élève l’information stratégique en bien économique rare pour nos entreprises et organisations. Ce type de ressources rares (l’information stratégique), fait aujourd’hui l’objet d’une grande convoitise et se retrouve désormais dans le collimateur de tous les managers, cadres d’organisation qui doivent s’aligner à la nouvelle pensée unique : « apprendre à faire face ».
L’information ubiquitaire, née de prolifération des sources, nécessite de nos jours, une dynamique structurée de vérification, de validation et de valorisation pour la réussite de toute action. Cette logique fait appelle aux outils et méthodes d’aide à la décision par l’informatique décisionnelle, l’intelligence économique et plus globalement par le « management de l’organisation par l’information ».
DECISIONNEL OU BUSINESS INTELLIGENCE
C’est un terme anglais signifiant “intelligence d’affaires”, la Business Intelligence couvre l’ensemble des technologies permettant de bout en chaîne d’apporter une aide à la décision. De fil en aiguille, le mot “décisionnel” correspond simplement à la traduction française du terme BI “Business Intelligence”. Pour être aidé dans ses choix, le décideur a besoin d’une information exacte lui permettant de jauger son activité à l’aide d’indicateurs de performance clefs. Sans cette démarche critique, les décisions perdent de leur acuité ou prennent beaucoup plus de temps. Or, le décideur de la nouvelle économie dispose d’un temps de plus en plus réduit. Il y a quatre grandes étapes de la chaîne, ou du processus décisionnel :
-Extraction des données. Pour produire les indicateurs voulus, il convient d’aller chercher les données où elles se trouvent.
-Consolidation : Il s’agit d’un prétraitement.
-Traitement. En fonction d’une question plus ou moins complexe posée à l’aide d’un formulaire, l’outil d’analyse recueille la requête et confronte les données correspondantes, de façon à produire les indicateurs voulus.
-Restitution. Egalement appelée reporting, cette étape se charge de diffuser et de présenter les informations à valeur ajoutée de telle sorte qu’elles apparaissent de la façon la plus lisible possible pour le décideur.
On qualifie aussi d’informatique décisionnelle l’exploitation des données de l’entreprise dans le but de faciliter la prise de décision par les décideurs, c’est-à-dire la compréhension du fonctionnement actuel et l’anticipation des actions pour un pilotage éclairé de l’entreprise.
Les outils de la Business intelligence sont basés sur l’exploitation d’un système d’information décisionnel alimenté grâce à l’extraction de données diverses à partir des données de production, d’informations concernant l’entreprise ou son entourage et de données économiques. Ces systèmes d’informations s’inscrivent généralement dans une démarche globale prévoyant un cycle de renseignement informatique. Il semblerait que l’on retrouve un cycle de renseignement du même type, poursuivant les même objectifs d’aide à la décision dans le cadre de l’intelligence économique mais cette dernière (l’IE) ne s’arrête pas aux actions passives. L’IE (intelligence économique) est une démarche plus large.
INTELLIGENCE ECONOMIQUE
Le terme d’intelligence économique renvoie à l’importance critique pour tous les acteurs de la vie économique d’avoir une connaissance pointue de leur environnement au sens large du terme, puisqu’il faut y inclure la connaissance des politiques publiques, des stratégies industrielles de ses concurrents, le suivi des évolutions technologiques et des inventions. La bonne information permet d’avoir conscience du besoin d’une décision et de prendre celle-ci de manière optimale.
L’accès rapide et étendu à une masse énorme d’information via Internet pose à l’évidence le problème de l’intelligence économique dans des termes totalement nouveau. La question est moins l’accès primaire à l’information, que la capacité de reconnaître ce qui est intéressant et qui produit cette information. Une démarche d’intelligence économique va mettre en place des outils informatiques pour la veille, la collecte, le traitement, la sécurisation et la diffusion de l’information à travers un système d’information fiable mais elle ne s’arrête pas la car l’IE développe également des actions offensives, d’influence, de contre-influence et de Lobbying.
L’intelligence économique renvoie alors, à une démarche plus active, afin de réduire l’incertitude dans la prise de décisions stratégiques, et de mener des actions offensives, tout en restant dans la légalité.
Bien que différente de l’IE (Intelligence économique), la “Business Intelligence” a quelque chose à voir avec les processus de L’IE. On peut alors faire un rapprochement avec l’informatique décisionnelle, au sens de l’exploitation des données de l’organisation qui facilite les prises de décision des dirigeants.
La Business intelligence serait une composante de l’intelligence Economique.
Aboubacar Sadikh NDIAYE
Chroniqueur Independant
*Article publie dans le Magazine Nouvel Horizon
http://decider.wordpress.com/2009/08/19/intelligence-economique-et-business-intelligence/